EGLISE ST MEDARD

En 1176, Hugues, nouvel Abbé de Dilo, reçut en don de joyeux avènement de Guillaume de Champagne, Archevêque de Sens, l’Eglise de Bussy, la déclarant libre et franche de tout droit.

C’est certainement cette donation qui explique la qualité de son architecture actuelle. En effet, il semble bien qu’à la fin du XIIème siècle, un petit bâtiment roman très simple, aux dimensions de l’ancienne nef devait servir de culte. Ce n’est qu’au cours du XIIIème siècle que l’on construisit en moellons, appuyé sur 12 puissants contreforts un chœur de pur style ogival.

C’est sans doute un artiste commandé par les Abbés de Dilo (Ordre de Prémonté) qui conçut ce bel édifice qu’on n’a pas l’habitude de voir dans les petites paroisses qui n’ont jamais bénéficié de l’intérêt d’une puissante famille noble.

Cet architecte a été influencé :

-A l’extérieur, par l’Art Gothique Bourguignon : L’arcature de boudins qui retombent sur les petites consoles (sous le toit) en témoigne.

-A l’intérieur, par l’Art Champenois spécialement dans la légèreté des colonnes qui encadrent les fenêtres dans les chapiteaux à crochets (où le ciseau de l’artisan a placé quelques naïves feuilles de chênes).

L’église Saint-Médard de Bussy en Othe a été l’un des plus importants Prieurés de l’Abbaye de Dilo jusqu’à la Révolution. L’Abbaye de Dilo s’implante à Bussy-en-Othe dès le XIIe siècle.

L’église actuelle date du XIIIe siècle. L’édifice était précédé d’un porche, puis d’une grande nef dont les arcatures sont encore visibles. Le beau chœur présente des éléments gothiques : voûte d’ogives, avec une corniche, des colonnettes et des chapiteaux à croches. Les baies sont encadrées de fines colonnettes. Il présente une belle acoustique. Du XVIe siècle. date une belle poutre où se lit la date de 1522. Le clocher est refait en 1820.

Mais l’édifice a souffert très tôt d’une humidité très importante.

Peu entretenu au cours du XIXe siècle, la nef s’effondre en partie en 1922.

Les Monuments Historiques se penchent alors sur l’édifice et classent cette même année le chœur avant que soient entamées des restaurations importantes pour conserver ce chœur de belle facture, consolider les travées restantes de la nef et construire un nouvel accès au chœur, le tout entre 1924 et 1927. La toiture subira de nouvelles restaurations en 1968 et dans les années 1990. Plus récemment 7 contreforts ainsi que le clocher ont été restaurés. L’église a été déclassée en 1925, sauf le chœur.

Le clocher abrite 2 cloches et 2 timbres : une de 500 kg, baptisée en 1696, une de 750 kg en 1822, deux timbres de 1822 nommés Elisabeth et Marie.

Le vocable de l’Eglise est rare dans l’Yonne et en Bourgogne : il y a peu d’autres Eglises Saint-Médard. L’une des plus célèbres de France se situe à Paris, rue Mouffetard dans le 5e.

Saint Médard est né vers 456-458, fils de noble des environs de Noyon. La tradition veut que très jeune, il était très compatissant. Il devient Prêtre puis Evêque de Vermand, puis de Noyon et de Tournai. Il meurt en 560 et son corps est transporté à Soissons.

Fêté le 8 juin, il est considéré comme Saint Patron des prisonniers, des personnes atteintes d’une maladie mentale, des agriculteurs et des viticulteurs. Il est bien sûr invoqué contre le mauvais temps, pour (ou contre, selon le cas)  la pluie - d'où son surnom de « Saint pluvieux » pour le bon déroulement de la moisson, pour le soulagement des maux de dents et des migraines.

C’est l’un des Saints qui a suscité le plus de proverbes météorologiques.

Certains commentaires sont tirés de l’Yonne républicaine (Villages de Charme) et de Michel GAZAGNE, Instituteur à Bussy pendant 34 ans et Secrétaire de Mairie. Merci à eux.